
Je vous partage aujourd’hui 6 astuces aussi simples que puissantes pour poser clairement les limites sans donner de fessées qui ont sauvé ma vie de famille qui s’est finalement agrandie. Je suis maman de quatre enfants maintenant.
1. Annoncer les choses avant qu’elles n’arrivent
« Nous allons bientôt quitter le parc, quelle dernière chose souhaites-tu faire avant de partir, un tour de toboggan ou de la balançoire ? » Nous avons souvent en tête une idée de comment les choses doivent se faire pour que les routines de la vie de famille tiennent la route. À 18h il faut que nous soyons à la maison, pour ensuite prendre le bain, le repas, l’histoire et au lit. Et nous oublions d’annoncer les choses tellement cela nous semble évident. Mais notre enfant n’a pas de montre et ce qui le passionne maintenant c’est glisser, glisser, glisser sur le toboggan. Alors quand j’arrive pour lui annoncer qu’il est l’heure de partir, c’est trop difficile pour lui, c’est trop brusque, il résiste à cette idée. Et comme en tant que parent, je vois l’heure qui tourne et que je m’attends à être respecté dans mes demandes, j’ai le réflexe d’être encore plus ferme dans l’espoir qu’il obéisse, et j’entre dans la spirale de la menace, la résistance qui engendre l’exécution de la menace et la frustration pour tout le monde.
Toutes les fois où nous anticipons pour annoncer les choses avant qu’elles n’arrivent, où nous expliquons ce à quoi nous nous attendons, nous limitons les occasions de rentrer en conflit. Nous permettons à notre enfant d’être informé et de se préparer aux évènements qui arrivent. En lui laissant le choix d’une dernière activité, nous lui donnons l’occasion de savourer pleinement cette dernière activité plutôt que d’avoir le sentiment d’y être arraché et de s’y accrocher.
2. Reconnaître les émotions
Dans un centre commercial, pour plus de facilité et de sécurité nous aimons que notre enfant reste dans sa poussette. Et souvent c’est le début d’un combat entre lui qui dit « non, non, non » et nous de répéter «si, si si !». La tension monte. L’envie d’aller vite, de montrer (à ceux qui nous regardent) que nous savons « gérer » notre enfant, de se faire entendre, est très forte. Nous pouvons avoir l’impression que la menace d’une fessée va nous aider même si nous savons que cela ne résout rien.
Quand il nous semble important d’exiger quelque chose de notre enfant, nous pouvons ET l’installer dans la poussette ET reconnaître combien c’est frustrant de devoir être attaché dans cette poussette alors qu’il y a plein de choses à voir, à toucher, à découvrir dans ce magasin. Et continuer à rester ferme sur ce point qui nous semble important ET reconnaître combien cette situation est frustrante, agaçante, énervante pour notre enfant. Se sentir compris dans son propre besoin va aider notre enfant à entendre le nôtre et augmentera nos chances qu’il coopère et que les choses se fassent en douceur.
3. Donner du sens
Parfois nous posons des limites à nos enfants, sans leur expliquer pourquoi. Nous leur disons NON ! sans leur expliquer à quoi nous disons OUI. Nous posons un non à un film ce soir et nous oublions d’expliquer que c’est un oui à la bonne humeur demain. Nous posons un non à « encore un gâteau » mais nous disons un oui à « il en reste pour demain ». Nous posons un non à « encore un jeu avant de partir » car nous disons un oui à « une arrivée chez Mamie dans la bonne humeur car à l’heure ». Toutes les fois où nous donnons sens aux limites que nous posons, nous faisons appel à la capacité de compréhension du monde de notre enfant. Nous lui indiquons que nous avons confiance dans sa capacité de comprendre. Mon parent m’a dit non pour cette raison et non parce qu’il gouverne ma vie. Lorsque mon enfant comprend la limite, nous augmentons les chances qu’il accepte et donc nous limitons le risque d’être tenté par une fessée.
4. Lâcher prise et choisir ses batailles
La vie de famille nous donne plein d’opportunités de râler, de nous confronter à nos enfants. Entre les choses qu’ils doivent faire, celles qu’ils ne doivent pas faire, celles qu’ils ne veulent pas faire, celles qu’ils oublient de faire… Nous n’avions pas imaginé combien nous serions si souvent sur leur dos pour faire avancer les choses. Soyons réalistes nous ne pouvons pas attendre de notre enfant qu’il mange équilibré et avec le sourire et proprement, qu’il fasse ses devoirs dans la bonne humeur, qu’il range sa chambre et fasse son lit, mette ses chaussons, se lave les dents et lave le lavabo, tire la chasse et éteigne la lumière et ne rechigne pas à aller prendre sa douche… sans que tout cela ait des conséquences sur l’ambiance de la vie de famille. Nous les saoûlons avec nos exigences, ils ne nous écoutent même plus, la tension monte et nous avons l’impression que seule la menace, la punition ou la fessée va permettre que nous obtenions que les choses se fassent.
Et si nous nous mettions d’accord, en couple, sur l’essentiel, sur ce qui est le plus important pour chacun de nous aujourd’hui à transmettre à nos enfants. Si nous choisissions 5 choses sur lesquelles nous allons mettre notre énergie et notre temps à leur transmettre : l’habitude de ranger leur cartable, rester calme un quart d’heure à table, se mettre sérieusement à ses devoirs pendant 20’… Et si nous acceptions de choisir nos batailles et de lâcher prise sur le reste aujourd’hui, afin de cultiver une ambiance de bonne humeur à la maison, plutôt que de rester figés sur nos principes et de devoir utiliser la force. Une fois ces cinq choses acquises nous pouvons avancer sur les autres.
5. Chanter à tue tête « J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre ! » .
Parfois nous avons l’impression d’avoir tout fait, tout dit pour que cela se passe comme il faut et c’est tout de même la galère. Nous sommes frustrés, au bord de la crise de nerfs. Nous ne savons plus quoi faire et la tentation de la fessée, des mots blessants n’est pas loin. Nous pouvons alors chanter. Chanter un chant fort et puissant pour évacuer cette tension, pour faire quelque chose de cette tension, quelque chose qui ne portera pas préjudice ni à mon enfant, ni à notre relation. Notre chant est fort, nos enfants en général n’aiment pas cela. Ce n’est pas important. Ce qui compte c’est que je puisse exprimer mon ras-le-bol, qu’ils sachent que ce qui se passe ne me convient pas sans écraser mes enfants du point de la culpabilité de « m’avoir mis en colère ». Ce chant créé aussi comme une prise de conscience de mon entourage que je suis à cran et qu’il va sûrement falloir que quelque chose change. Ce chant va aussi calmer mes émotions et m’aider à retrouver le chemin de la créativité pour trouver ma manière de me faire entendre tout en préservant ma relation avec mes enfants et l’ambiance familiale.
6. Prendre soin de soi
Parfois la vraie raison qui nous fait partir au quart de tour avec nos enfants, c’est que nous sommes à sec. Nous avons tellement donné, donné, donné. Notre temps, notre énergie, nos nuits… Nous nous sommes oubliés et nous n’en pouvons plus. Alors tout nous agace, on râle et petit à petit nous avons l’impression d’avoir une vie de famille pourrie. Et chaque comportement agaçant de nos enfants est une preuve supplémentaire de notre soit-disant incompétence. Alors nous enrageons et nous sommes prompts à la menace, au chantage à la fessée. Stop ! Il est urgent de faire une pause. En tant que parents, nous sommes au cœur de la famille, nous sommes le cœur de la famille. Et si nous ne prenons pas soin de nous, personne ne le fera à notre place. Il nous faut prendre soin de nous pour prendre soin des autres. Quand je suis bien avec moi-même, je suis plus apte à accepter les comportements agaçants des enfants. Prendre soin de soi c’est aussi s’accueillir dans notre parfaite imperfection. Oui, je ne suis pas le parent aussi calme que je voudrais être. Oui, aujourd’hui j’ai du mal à rester zen. Je fais ce que je peux et je reste le bon parent pour mes enfants.
La bienveillance en famille commence par soi-même !
Article initialement publié ici par Florence Leroy Co-auteure du livre et des ateliers “J’arrête de râler sur mes enfants {et mon conjoint}”
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