
Baba Segi est fier d’avoir pris une intellectuelle comme quatrième épouse. Mais elle n’enfante pas. Le secret n’est pas difficile à deviner pour le lecteur. Mais il l’est pour Baba Ségi qui ne se l’imagine pas un seul instant. Parce qu’il a déjà 7 enfants.
Une histoire de femmes …
C’est une histoire triste qui dépeint les affres de la polygamie : injustice, hypocrisie, jalousie, manigances, disputes, … C’est surtout une histoire de femmes, chacune avec les drames qui l’ont conduit dans ce foyer. De femmes à qui la société n’accorde de l’intérêt qu’à certaines conditions : être mariées et mères. Des femmes qui ne se définissent, elles-mêmes comme telles qu’à travers leur maternité; mettre des enfants au monde ou n’être rien. Au point de commettre l’irréparable.
C’est aussi une histoire d’hommes. Baba Segi, imposant et prospère avec quatre femmes pour démontrer sa virilité, qui se retrouve trahi et humilié. Les hommes non plus ne sont pas épargnés par la société, qui leur en exige autant qu’aux femmes. Un homme stérile n’est pas un vrai homme.
Le roman se lit bien. On devine assez vite le secret mais on est pressé de savoir comment Baba Segi lui, va le découvrir et quelles en seront les conséquences pour sa famille.
L’auteure Lola Shoneyin, nous emmène au Nigéria et partage avec nous les codes sociaux de son pays. Elle donne aussi la parole à chaque protagoniste qui, le temps d’un chapitre ou plus devient narrateur, explique ses motivations, ses peurs, ses espoirs. Il y a aussi pas mal de proverbes et métaphores amusantes dans le bouquin comme par exemple : « C’est le ventre de ta femme qui reste aussi plat que le tabouret d’un pauvre“.
J’ai acheté ce livre après avoir lu un post de Tchonté sur Twitter, il y a longtemps. Je ne le regrette pas et je vous le recommande vivement.
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